Deux ans après avoir cautionné avec enthousiasme et un zèle ostentatoire l’enfermement, pendant des semaines et pour rien, dicté par le cabinet de conseils McKinsey1 et ses relais en France, un an après avoir accepté sans broncher la ségrégation des non-injectés à la bibliothèque sur la base d’un mensonge évident2 (mais toujours avec le même zèle, avides de montrer leur collaboration active et volontaire à toute directive émanant du pouvoir, qu’importe qu’elles soient ignobles et/ou stupides), alors que des soignants sont toujours suspendus et interdits de travailler pour avoir librement refusé de s’injecter des produits expérimentaux dangereux et inefficaces, alors que la folie otanesque pousse l’Europe à la guerre et à la ruine, que la propagande de guerre a atteint des sommets grotesques, que de la pseudo-science climatique est en train de détruire tout ce qui reste d’un peu debout dans ce pays, que les soi-disant “théories du complot” s’avèrent réalisées les unes après les autres, que le délit d’opinion est instauré de nouveau en France et que toute contestation sérieuse est réprimée, bref, à une époque où il faudrait se révolter ou, au moins, faire profil bas, on ne s’attendait pas à ce que l’édition 2022 du festival du livre de Colmar, manifestation municipale pilotée par les fonctionnaires colmariens (dont ceux de la bibliothèque), ose glorifier …la liberté !
Rappelons que c’est cette même bibliothèque qui, après dix ans de bons services et un public toujours au rendez-vous, a censuré Pierre Labrousse lors de ce qui allait s’avérer être sa dernière « pause philo », en mai dernier, lorsqu’il avait osé prendre pour exemple la propagande pro-Ukraine (ou anti-Russe)3 ou la publicité faite pour les thérapies géniques à ARN messager dans une séance consacrée au « courage de douter », Emmanuelle Bildstein et Jean-Arthur Creff lui coupant le microphone, l’empêchant de terminer son propos et lui signifiant en acte qu’il était interdit de ne pas se couler dans le sillon du pouvoir et de sa parole officielle. (Un geste vaut mille paroles…)
Toute honte bue, sans le moindre indice qui laisserait percevoir un aspect ironique et savamment contestataire au thème (on fait ce qu’on peut dans les régimes totalitaires pour critiquer le régime sans l’attaquer trop ouvertement), les petits Eichmann de la bêtise quotidienne, les petits mollahs de l’aveuglement volontaire, les sombres auxiliaires de la police de la pensée ou autres stakhanovistes de la lâcheté crasse et satisfaite d’elle-même, ont donc franchi un pas supplémentaire dans l’indécence sans gêne, en mettant en avant un des trois termes de la devise (franc-maçonne) inscrite sur les frontons des édifices républicains, en un geste orwellien consistant à chanter d’autant plus haut et fort une valeur au moment-même où elle se perd le plus. Autant vomir sur le blanc pour faire l’éloge de la blancheur…
On compatira avec les fonctionnaires d’avoir subi dans leur propre chair (et souvent à leur corps défendant dans un chantage proche du viol) la violence étatique, on ne leur jettera pas la pierre de ne pas avoir eu le courage de s’opposer aux ordres iniques lors de l’installation de la ségrégation4, mais de là à se faire les chantres d’une valeur dont ils sont indignes, au lieu de se faire tout petit, est méprisable. On imagine bien que les petits employés n’ont pas eu leur mot à dire dans ce choix, qui a dû être opéré entre petits notables culturels locaux, ou comme commande d’une loge taquine, mais les voilà associés (suite du viol, quand on en accepte le principe les violeurs n’ont plus de raison de se freiner) à cette sale blague.
De son côté, Jacques Lindecker qui, en tant que conseilleur littéraire, est plus proche de ces lieux de décisions, nous gratifie sur les plaquettes de présentation du festival, de son bruit blablatique pour lequel il est payé, nous livre quand même la vérité de sa pensée dans un court passage de son éditorial : « Liberté de consommer à en épuiser la planète ou liberté de braver la santé d’autrui n’est pas liberté. » La liberté c’est donc se soumettre au plan de mise en esclavage des populations sous prétexte d’une fausse science climatique ; la liberté c’est la coercition pseudo-sanitaire imposée par les autorités corrompues ; la liberté c’est, en définitive, écouter le pouvoir et ceux qui ont le droit (parce que la force) de décider de ce qu’est la vérité du jour quitte à en changer si besoin… Le pire est sans doute que le cuistre ne se rend pas compte qu’Orwell l’a décrit des décennies auparavant, lui et son genre de porte-voix pâle et interchangeable, qu’il est soit un être profondément stupide qui ne comprend pas ce qu’il écrit ou soit (im)parfaitement malsain et menteur.
Et, d’ailleurs, quoi dans le programme permet de justifier ce thème ? Rien, cette édition ronronne comme toutes les autres dans l’horrible hangar des expositions. Au contraire, les organisateurs invitent Thomas C. Durand, membre de la soldatesque universitaire, flicaille sophistique (appelez-les zététiciens si vous voulez, un sophiste reste un sophiste depuis Platon), ces chiens de garde du pouvoir, cloportes grotesques qui s’en sont pris aux plus grandes sommités scientifiques quand celles-ci ont osé aller contre la doxa de Big Pharma et de McKinsey relayée par les gouvernements occidentaux aux ordres, au nom de la science, justement, et en usant de la liberté à laquelle leur statut et leur serment de probité les autorisent (voire les contraignent). Ces zététiciens et autres fact-checkeurs5, cette armée de réserve du mensonge, tenus par la subvention étatique et leur place à l’université6 qui, après avoir donné des leçons d’esprit critique et d’hygiène de l’investigation, se sont fait piéger comme des nouilles débutantes par l’imposture de l’article bidon du Lancet en mai 20207, mais ont continué leur activité comme si leur nullité n’avait pas été démasquée, drapés de la même arrogance, de cette suffisance qui ne trompe que les autruches qui n’aspirent à rien d’autre qu’être trompés pourvu qu’elles sauvent8 leur plume en suivant les directives étatiques. Ce Thomas C. Durand, l’homme de la Tronche en biais9, après s’être aplati devant la propagande officielle et s’en être fait l’un des chantres, après avoir vu sa nullité ratatinée par des géants, va venir parler de Dieu, un microbe n’ayant pas peur d’aller discuter avec un éléphant du concept de hauteur…
Pour le reste on reprendra la formule habituelle, un mélange de sujets locaux, d’auteurs de la société du spectacle à la mode (notamment Michel Bussi et ses bons divertissements) et de propagandes généralistes où on aura droit à la sempiternelle et infiniment recyclée méchanceté des Nazis pour contrebalancer nos temps heureux (et “no pasarán”, bien évidemment, il est interdit d’interdire sauf ce qui va sous le sens – ajouter ici une liste sans fin et faire une galipette pour cacher le ridicule de la position) et la méchanceté des Russes contre les gentils Ukrainiens victimes, propagande otanesque grotesque tellement coutumière qu’on ne s’en offusque plus de peur de s’en gâcher le quotidien. Nous savons de toute façon qu’il n’est pas permis de douter. Comme écrirait le sophiste-clown Lindecker, « douter n’est pas la liberté », n’est-ce pas ? Et on couperait le micro de Descartes.
La liberté est donc ici jetée en pâture, sans doute embarrassée d’être invoquée ici et prostituée pour du saupoudrage politique, qui aurait préféré qu’on la laisse tranquille dans la statue d’un rond-point de ZAC où elle était peinarde en attendant que les gilets jaunes, ces vrais militants de la liberté, ne viennent en faire luire sa flamme. En l’instrumentalisant de la sorte, les auxiliaires de la police de la pensée continuent leur œuvre en une rhétorique latente : « regardez, nous ne sommes pas en dictature, nous pouvons parler de liberté, c’est bien la preuve que nous sommes libres ! Nous avons le droit d’être d’accord avec le pouvoir, qu’allez-vous chercher ? Voyons ! » La liberté, c’est de pouvoir en dire le mot, le redire, le crier, en faire un produit de consommation, le répéter en une orgie pornographique et de l’indécence souriante, qu’importe s’il est vide, baissons les yeux, faisons semblant, il n’y a pas d’éléphant gris à pâtes noires qui traversent la pièce, dansons.
Il vaut donc mieux en rire que s’étrangler de colère et de dégoût. Quand les catins chantent la vertu et les joies de la virginité (s’imaginant sans doute que se mentir à soi-même sur son statut refait pousser l’hymen) en pleine partouze scatophile, on peut avoir un peu de compassion pour ces larbins tristes, qui savent bien au fond d’eux-mêmes combien ils sont bas, et qui doivent compenser toujours plus en augmentant les doses de mensonges afin de parvenir à se cacher à eux-mêmes ce qu’ils sont, planche à billets de la supercherie qui ne peut conduire qu’à une inflation de misère et d’auto-dénigrement. Tant que ces gens se méprisent et se voilent la face, c’est qu’ils sont vivants, en ces temps où les gens ont été infectés par un remède miracle s’écroulent de partout quel que soit leur âge, il est sûr et sans contestation possible, qu’être esclave et malade est un pis-aller… La liberté contemporaine c’est humilier et tuer les gens avec politesse et en respectant les formes, mais leur laisser suffisamment de miettes pour qu’ils aient quelque chose à perdre et ne se révoltent pas.
Néanmoins chanter la propreté ne lave pas de toute sa saleté morale ; une danse de la pluie ne remplace pas une douche ; invoquer comme on s’achèterait des indulgences, ne sert à rien. George Orwell nous avait prévenu, dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, au moment où l’un des deux grands socialismes européens avait été battu, que les temps totalitaires seraient aux mains d’insectes froids et de fonctionnaires avilis. L’esclavage c’est la liberté ! L’ignorance c’est le savoir… Afficher le mot “liberté”, c’est faire illusion et sauver la face, passer la pommade sur les plaies des pleutres. Personne n’est dupe de cette bande de pitres et de complices, même ceux qui font semblant par politesse ou lassitude, pas même les organisateurs de cette foire condamnés à se voir tous les jours dans un miroir avec au fond de l’œil ce cruel savoir de qui ils sont. Comme Diogène condamnait les habitants de Sinope, qui l’exilaient, à rester dans Sinope, ils sont condamnés à rester eux-mêmes. La liberté, elle, qu’on déloge de partout, qui s’installe toujours ailleurs et repousse comme la mauvaise herbe, se rie bien de leurs piètres gesticulations, qui nous susurre qu’il ne faut surtout pas leur ressembler pour rester digne d’elle, qui se vit et se défend, et non pas simplement qui se proclame pour pour tenter de faire une illusion qui ne trompe personne.
Photo d’entête : “Censorship” par marcokalmann
Notes
- Sorte de gouvernement occulte en Occident, qui, tout comme Klaus Schwab et son Forum Economique Mondial, dicte leur politique aux nations où personne ne les a élus et ce malgré les fonctionnaires compétents et nombreux qui se trouvent formés et embauchés dans ces nations.
- Tout le monde savait, avant même les aveux officiels de la représentante de Pfizer au Parlement européen, que la thérapie génique n’empêchait aucune transmission de virus et donc que le passeport sanitaire n’avait aucune valeur scientifique mais bien politique.
- Ce qui nous amène à évoquer, dans le cadre municipal, les déboires de Vladimir Spivakov, dépossédé de son festival pour des raisons au final moins techniques que politiques.
- Même si les excuses voulant qu’ils n’aient pas eu le choix sont nulles et non avenues : tous les samedis après-midi, dans les manifestations anti-totalitaires, nous croisions des gens qui avaient perdu leur statut social et leurs biens matériels pour garder leur honneur, leur santé et leur liberté. Comme le rappelait Sartre, on a toujours le choix, n’en déplaise aux « salauds » et à ceux qui se cachent sous la mauvaise foi.
- Dès que ça franglishe le bullshit, ça suppure de l’arnaque en faire pâlir de jalousie le plus fait des munsters.
- Ce pourquoi le système bourgeois les finance, surtout les escrocs en sciences humaines (et les artistes) que personne ne prend au sérieux, comme obligés et laquais de leur maître, grognant dès qu’on s’attaque au maître ès-croquettes.
- Celui-là même qui a permis de condamner l’hydroxychloroquine, médicament utilisé massivement depuis 70 ans et promu par un directeur d’IHU dont ils n’ont pas un millième des connaissances, au profit de produits onéreux et approuvés à la hâte par des institutions corrompues.
- Ou croient sauver : c’est n’avoir rien compris au totalitarisme que de s’imaginer sauver définitivement sa peau en suivant les ordres du jour. Ces ordres iront dans un sens contradictoire demain, le régime inefficace, par essence, ayant à se trouver des ennemis intérieurs pour expliquer ses échecs, imposer à la population des tests de soumission permanents et de plus en plus idiots pour faire craquer les plus courageux et obtenir son lot de sacrifiés. Dommage que les gens qui prêtent les livres ne les lisent pas ou que les professeurs ne comprennent rien à ce qu’ils récitent.
- Où tout n’est pas inintéressant, lorsque le fonctionnaire-propagandiste et commissaire politique, laisse la parole à des gens compétents sur des sujets scientifiques. Les zététiciens sont d’ailleurs souvent des gens qu’on peut écouter, comme un mathématicien soviétique pouvait être écouté à l’époque, le lyssenkisme n’ayant pas réussi à faire croire qu’il y avait des équations ou des nombres bourgeois-capitalistes (la biologie était quant à elle touchée, déjà, bien avant la science officielle climatique obtenue après épuration des libres-penseurs), mais en cas de débat scientifique, ils concluent toujours que le pouvoir a raison. C’est bien fait. Non seulement, ils ne risquent pas leur pitance mais auront sans doute des promotions, comme lorsqu’on a vu monsieur Durand au côté d’un propagandiste de haut niveau, Julien Pain, l’homme plus spécialiste en tout que les spécialistes du sujet, nous expliquer que si une information n’est pas dans la Pravda, ce n’est pas une vraie information mais de la “fake news” ou une désinformation. Et si tout s’avère vrai, comme l’instauration d’un passeport totalitaire dans les restaurants, le contrôle de la consommation d’électricité via Linky ou la lente mise en place d’un système de crédit social à la chinoise, ils trouveront – pirouette cacahuète – que ce qui était hier impossible et impensable sauf pour les fous, est non seulement tout à fait réel mais désirable aujourd’hui, et que tout camarade-citoyen responsable et écologique qui veut sauver la Terre et les chatontoumignons doit s’y ranger avec enthousiasme. La zététique c’est donc simplement faire de la science sauf là où le pouvoir l’interdit, là où c’est dangereux, et n’est donc en définitive rien de plus qu’un lyssenkysme 2.0. pour les lâches bien dans leurs baskets et forts d’une morgue à toute épreuve. Mais facile de boxer en meute à vingt contre un avec le vent du battage médiatique dans son dos et un arbitre institutionnel injuste…