Ça fait plusieurs semaines que tout le monde sait que la section française du parti collectiviste oligarchique occidental va abandonner la plupart des mesures politiques dites “sanitaires” comme la muselière/masque ou le passeport totalitaire intérieur, le temps de créer un mouvement de respiration pendant l’élection républicaine bidon.1 Pourtant beaucoup de groupes ici ou là se nomment encore “anti-pass”, comme sur Colmar Info, le groupe Facebook2 “anti-pass 68” ou les vidéos de Chris Bours3, et appellent les rassemblements du samedi après-midi des « manifestations anti-pass ».

Un nom triplement faux

Or, premièrement, ces noms sont faux sur le fond, car bien trop restrictifs par rapport au combat que nous menons, qui dépasse largement la question du passeport sanitaire ou vaccinal, et même du passeport intérieur en principe (qu’il devienne sécuritaire et climatique). En effet4, nous luttons contre le totalitarisme en marche5 en général, et entre autres :

  • l’avancée vers un système de crédit social,
  • le contrôle oligarchique des media par la concentration des titres en quelques mains, la judiciarisation, l’extension des lois réprimant la liberté d’expression et la subvention étatique qui enchaîne,
  • le contrôle numérique via les caméras, l’identité numérique et les radars partout et tout le temps
  • la parodie de justice rendue par le Conseil constitutionnel

Nous luttons aussi pour rétablir l’égalité de traitement entre injectés par produits expérimentaux, et donc la réintégration des travailleurs suspendus pour refus de servir de cobayes à des grandes entreprises pharmaceutiques en s’injectant des produits en cours de tests, dangereux et qui plus est inefficaces, et l’indemnisation des mêmes travailleurs pour tous les mois où ils n’ont reçu ni chômage, ni RSA, ni salaire.

Deuxièmement, plus que faux, se contenter de se nommer ainsi, et donc d’être logiquement nommés de la même façon dans le narratif des media, brouille totalement le message envoyé à un grand public frileux qui n’attend pas plus pour avoir de bonnes raisons de se désolidariser avec les manifestations. Si le pass(eport) est suspendu, pourquoi ces gens continuent-ils de défiler ?, penseront-ils rapidement, trouvant une totale justification à ne pas y être6. La question, assez naïve et de mauvaise foi, est cependant formellement légitime.

Troisièmement, se dire ‘anti-‘ quelque chose, c’est toujours se situer en réaction d’un autre camp dont on n’est que l’opposé. Certes n’ayant pas le pouvoir, subissant les décisions gouvernementales, il nous est difficile de ne pas être dans l’opposition politique voire civilisationnelle. Mais, sans tomber dans les dingueries, qu’on entend souvent dans nos rangs, voulant, avec plusieurs déclinaisons, que le cosmos vibratoire ne comprend que le positif ou que le positif est créateur de positif dans une dimension pipeau-vibratoire de technomièvrerie de science-fiction pour enfants, il est psychologiquement plus gratifiant de se dire en faveur de quelque chose. Aussi est-ce pourquoi j’appelle ici-même ces manifestations des « marches fraternelles » (ce qu’elles sont car nous croisons des gens dignes, courageux et éclairés chaque semaine, l’élite morale de la ville, de la nation et de l’Occident) « pour la liberté » face à la loi « et l’égalité » de traitement, injectés ou non. Et ce en reprenant les termes d’une devise républicaine qui n’est pas la nôtre, mais que nous incarnons mieux, notre régime étant celui qui a fait la France quand la république, singe du Diable, n’a su que parasiter et tout pervertir jusqu’à cette chute finale que nous voyons s’opérer lentement sous nos yeux ; nous avons avec nous le modèle positif, il n’ont que la révolution : les ‘anti-‘ ce sont eux, fondamentalement, ne l’oublions pas.

Le précédent des « Gilets jaunes »

La manifestation se retrouve ainsi, en 2022, au même point que les gilets jaunes en 2019, lorsque Manu le blablateur habile avait lancé un faux Grand Débat National, principalement sous forme de long monologues à la Castro devant des maires triés sur le volet et sommés de poser des questions convenues, ou des ministres envoyés en province faire de la pédagogie néo-coloniale auprès des idiots des ronds-points de villes moyennes incapables de comprendre l’action des grands stratèges parisiens. Ce débat qui donnait l’illusion d’un dialogue, l’occasion d’un spectacle médiatique, servait aussi de prétexte aux Français frileux ou incompréhensifs de demander aux manifestants de cesser toute action. Et coupait l’herbe sous le pied des insurgés, faute de se trouver un chef et restant dans le cadre de cette légalité en trompe l’œil et tout en hypocrisie stratégique et dilatoire.

De même, alors que très rapidement le mouvement semi-spontané avait débordé largement la question du prix de l’essence ou des difficultés à terminer financièrement le mois, à la faveur d’une contestation politique plus profonde et pré-(contre-)révolutionnaire, les media avaient beau jeu de cantonner les rebelles à des questions superficielles et court-termistes, choisissant leurs représentants « Gilets jaunes » parmi les moins politisés (la jolie Ingrid Levavasseur, par exemple) et écartant les autres à qui seuls les media étrangers comme Russia Today donnaient la parole. Les « Gilets jaunes » avaient eu pour devoir médiatique de bien comprendre que la contestation était plus globale7, de le dire et de se donner les moyens médiatiques d’imposer leur narration sans rester dépendants des grands media oligarchiques ou des plateformes de diffusion comme Facebook, Youtube ou Twitter, point auquel était partiellement traité le billet « Vers un nouvel échec ? », en septembre 2021.

Il est donc plus que temps et presque trop tard, mais mieux vaut tard que jamais, de comprendre tout cela et d’en tirer les conséquences en cessant de se nommer « anti-pass ». Au profit, par exemple, d’antitotalitaire, qui est plus large, qui pourrait mieux éclairer nos concitoyens sur le véritable enjeu du débat, prévoyant et prévenant aussi les autres coups qui arrivent (avec les volets sécuritaires et climatiques des contrôles d’accès et de restrictions de déplacements et d’achats) et qui est neutre. Une fois écarté ce régime putride, on aura tout le loisir de se demander comment s’appelle notre nouvelle doctrine…

Notes

  1. Quitte à le rétablir dès le candidat oligarchique passé après le théâtre électoral, sous prétexte d’un énième variant, voire d’une attaque biologique du vilain Goldstein Poutine.
  2. Faut-il encore répéter qu’un groupe dissident sur Facebook, après 2020 et la vague massive de censure, est le syndrome d’une profonde crétinerie populaire, d’une inertie coupable des mentalités et d’une contradiction risible ?
  3. Que je relaye pour autant avec plaisir, hormis cela.
  4. Même si tout le monde ne semble pas l’avoir compris, comme j’ai pu le voir en marge de la 27ème marche fraternelle, du 29 janvier, lorsque j’écrivais que nous agissions par « opposition à la politique menée par l’oligarchie mondiale techno-fasciste » et qu’un lecteur et fidèle participant des manifestations s’en étonnait.
  5. Que d’aucuns appellent le « Nouvel Ordre Mondial », comme sur l’affiche vue à Colmar et reprise en entête de ce billet.
  6. Malgré l’injustice connue par une partie de leur concitoyens, outre leurs privations de liberté dont ils s’accommodent par lâcheté plus que par adhésion aux mensonges de l’oligarchie occidentale.
  7. Les soignants qui n’avaient pas eu l’idée d’être « gilets jaunes » en 2018-2019 et qui se retrouvent dans un mouvement qui dépasse largement le principe de précaution sanitaire et médical qui leur cause tous ces tracas, sont bienvenus dans le train de la conscience politique de notre époque ! Ça nous a tous dépassé un moment, comme Neo après avoir pris la pilule rouge, mais on s’y fait et on en sort aussi grandis que meurtris. Savante et subtile dialectique et beauté de notre combat beau comme un oxymoron.

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