Nous savions – avant même la crise sanitaire générée par le Covid-19 – l’économie globale sur le point de s’effondrer. Aujourd’hui que cet effondrement est de plus en plus probable, nous n’en savons cependant ni le jour ni l’heure, ni s’il est imminent ni s’il interviendra l’année prochaine.

Prendre conscience de l’effondrement qui vient

Il viendra sans doute d’une coupure nette et d’un arrêt de toutes les banques pendant que nous sommes dans notre sorte de détention préventive. Maintenus actuellement en arrêt, de plus en plus encadrés (ce sera bien efficace pour éviter les émeutes), l’oligarchie sait qu’elle pourra ponctionner de l’argent sur nos comptes sans craindre notre rébellion. Elle pourra aussi le faire ‘tomber’ et disparaître aussi vite qu’il est créé aujourd’hui de manière démentielle, uniquement pour maintenir en réanimation des banques déjà mortes. Peut-être cet effondrement viendra-t-il de manière progressive étalé sur au moins deux ans, le coronavirus n’ayant été que l’accélérateur – ou le prétexte – et non la cause. Tous ces trillions de milliards de millions au carré crées ex-nihilo par la FED, la BCE, le FMI et toutes ces institutions privées et libres de tout contrôle public, ne feront illusion que pendant quelques mois. En revanche, cela grèvera l’économie réelle pour des générations, sous la forme de dettes collectives et aura des répercussions inflationnaires démentielles.

Or, a-t-on assez fait prendre conscience aux habitants de notre bassin de vie (et de la France entière), du risque imminent et probable d’une totale déconfiture économique et sociale, voire de la mise en place d’un état policier, pendant que les media les divertissent et distillent une propagande totalement déconnectée, et qui vont se retrouver dans la panique la plus dangereuse lorsqu’ils vont voir que leur carte bleue n’est plus que du plastique et que celui-ci ne se mange pas ?

Si ce risque de disparition de la monnaie est fort, il faut s’y préparer.

Pourquoi nous sommes sceptiques

13 avril 2020 – Philippe Béchade
10 juin 2020 – Le petit capitaliste libéral

La vraie résilience : locale

Avant qu’une solution plus durable soit trouvée, les bassins de vie devront bricoler des échanges locaux basés sur un réseau naturel de solidarités, de prêt et de troc. Puisque la division internationale du travail est remise en question et que la relocalisation du travail sera bien complexe et longue à mettre en place (tant au niveau européen, que national ou local), a-t-on déjà prévu quelque chose au niveau du bassin de vie pour nourrir localement tous les habitants à court et moyen terme ? Ce afin que les quartiers sans terre cultivable suffisante (centre-ville de Colmar, quartier Europe, Saint-Léon, Sainte-Marie, etc.) puissent avoir des ressources propres qu’ils pourraient cultiver sans être obligés d’aller voler dans les villages alentours mieux pourvus et plus résilients.

Aussi, dans nos collectivités, aujourd’hui, a-t-on prévu cette éventualité moins science-fictionnelle que de voir la moitié de l’humanité en cage ? A-t-on fait en sorte qu’à la sortie de quarantaine, chacun puisse subvenir à ses besoins vitaux sans entrer dans la violence, l’érection de murs et la destruction du tissu social ? Existe-t-il (au moins une réflexion quant à) un plan d’urgence d’un “juste” partage de terres municipales ou de réquisition raisonnable de terrains actuellement non-productifs et transformables en potagers, micro-fermes, etc. en quelques semaines ? La peur de la maladie et sa gestion, ne doivent nous empêcher de réfléchir et de préparer l’action. Le défi actuel demande la participation de tous et des solutions innovantes.

Evidemment si le plan est à faire, il doit l’être de manière concertée et avec l’aide et le soutien des citoyens. De même s’il est à faire, les élus ne doivent pas être seuls, ou avec des experts technocrates inconnus, à l’établir. Des méthodes d’intelligence collective doivent être mis en œuvre, avec tous les acteurs économico-sociaux du bassin de vie et les forces vives. Et avec les plus-que-nombreux chômeurs à venir, il y en aura. Les soucis logistiques à venir, laisse entrevoir qu’il faudra travailler à une forme d’autonomie alimentaire et à l’équilibre social du bassin de vie dans un tout premier temps.

A tout le moins, existe-t-il un plan d’achat groupé de matériels de jardinerie et de semences pour préparer le pire ? Attendrons-nous tout de l’État et des préfets, qui ont surtout montré leur capacité à réprimer et interdire plus qu’à envisager le bien-être des gens ? Existe-t-il un plan de monnaie locale en cas plus que probable de disparition des monnaies existantes ? Nous avons plus à apprendre d’Ungersheim que d’un ministère parisien ou d’une commission opaque et déshumanisée. Mieux vaut des plans B à brûler après coup, que la panique actuelle mortifère due à l’impréparation coupable.

Nous aimerions que les élus locaux nous informent donc de l’état de cette réflexion. Nous attendons de nos mairies, autre chose que de l’annonce sanitaire, des mesures techno-fascistoïdes de biopolitique consistant à culpabiliser, contrôler, sanctionner et terroriser les masses, répercuté docilement de haut en bas. Autre chose qu’un silence de mort et des couvre-feu. Nous prendrons-nous localement en mains ou attendrons-nous que des technocrates incapables nous mènent à la guerre de tous contre tous, au nom de quelques vies épargnées lors de cette première crise sanitaire ?

Agissons. Les terrains doivent être préparés.

Entête : “End of the Season in the Potager” par Susy Morris

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