Pour notre troisième samedi d’affilé depuis le 17 juillet, nous avions tous rendez-vous à la Mairie de Colmar à 14h, en ce samedi 31 juillet 2021. Pour le troisième samedi d’affilé nous étions toujours aussi nombreux et déterminés, et le maire de Colmar, Eric Straumann, n’était pas là. On a parlé à la tribune, un peu comme d’habitude mais cette fois-ci un groupe a même chanté une chanson originale fort sympathique.

Heureusement, pour éviter la lassitude et le début d’une routine de manif’ gauchiste lassante car redondante et sans efficacité, l’itinéraire avait été changé par rapport aux deux premières fois. On s’est donc mis en marche dans la rue des clefs, au milieu de ville et des consommateurs un peu étonnés ou un peu ravis du spectacle, et on a marché jusqu’au bâtiment en verre froid et laid de l’ex-Conseil Général (aujourd’hui un truc qui sert à la Collectivité Européenne d’Alsace, cet autre truc administratif voulu par Bruxelles pour disloquer la France).

Sous l’affreux logo stupide en forme de bretzel pour faire rikoler le bourgeois qui ne pense qu’à bouffer et en forme de acœur pour faire plaisir aux gens cool qui veulent faire modernes (en général des gens ringardisés en deux ans), on écoute une deuxième salve de prises de parole. Dont un tout jeune enfant d’Aubure qui, l’air de rien, nous raconte qu’il a demandé à son maire s’il pouvait avoir des chars pour aller à l’Elysée (hey, ça s’appelle un coup d’Etat, gamin, enfin du courage quelque part !). Et Jean-Jacques parti dans une métaphore périlleuse sur le miel qui termine en jolie cabriole sur une histoire de faux miel.

Au milieu de policiers et de la BAC-5, Yves Hemedinger est là, timidement, qui aimerait bien, tel le chat de Schrödinger, être là sans être là, qui a voté contre le passeport technototalitaire1 et voudrait capitaliser en popularité sur son vote avec le 50% de Colmariens qui refuse le technototalitarisme de l’oligarchie mondiale, mais sans se griller auprès des 50% qui ne voient aucun problème à servir de cobaye et exclure les autres de la société. Si la démocratie poussait les dirigeants à être droits dans leurs bottes et autres choses que des tapineurs de voix, ça se saurait… On va pourtant le voir et quand il note fièrement qu’il a voter contre la loi le 21 juillet, on lui rétorque qu’il ne sert à rien, que le Parlement est un décorum auquel plus personne ne croit2et qu’il pourrait au moins tenter de déclencher l’article 68 pour destituer le banquier décidé à détruire la France avant la fin de son mandat. La pâleur du petit député et son mutisme en disent tout sur un homme qui s’éclipsera rapidement, sans être retenu bien chaleureusement par la foule, et ne prendra pas la parole en public3.

Il fait chaud et bon, le cortège reprend et nous conduit jusque devant la préfecture en passant par les avenues Clémenceau, Poincaré, puis république. Arrivée devant la préfecture, petite nouveauté, la foule découvre que cette fois-ci, des barrières ont été installées tout le long de la rue Bruat, sans doute à l’initiative du nouveau préfet Louis Laugier, qui a décidé – alors que rien n’a jamais été fait de mal devant la préfecture – d’instaurer un climat de peur et d’urgence en se terrant comme si son institution était attaquée. Les policiers, très discrets jusque-là et même quasiment totalement invisibles hormis Mme Peyret et quelques uns de ses hommes en fin de cortège, profitent de cet espace vide entre la foule clairsemée distribuée autour des barrières et la grille de la préfecture, pour se mettre très visible, très détachés, comme s’il fallait provoquer un jet quelconque sur eux. Tout semble fait pour qu’un incident se passe. Mais loin de ce faire avoir par ce piège grossier et grotesque, corrida sans taureau, ambiance de siège sans assaillant, la foule entame une marseillaise républicaine reprise en coeur par quelques policiers présents. Une seule personne confondra cet espace avec un terrain de vaches landaises et se fera refouler par des uniformes trop heureux de l’aubaine pour montrer leur force et provoquer, mais hormis un peu de colère et de mépris parmi ceux qui ont assisté à la scène, rien ne se produit. Raté, Laugier, le peuple est plus patriotique que tes hommes lâches et passifs qui laissent la France mourir.

On discute alors en petit groupe. Deux infirmières belles et admirables me racontent leur vécu de 2020, l’impasse que crée le gouvernement du Gau de Bruxelles (Macron et ses mignons à Paris), entre une casse systématique du système de santé, l’ignominie des ARS, et les pauvres soignants pris au piège de leur conscience professionnelle, à qui ont demande de s’injecter des produits expérimentaux après les avoir salués4. On parle de notre rancoeur face aux infirmières et docteurs « restez chez vous » qui ont été les idiotes utiles du gouvernement en appuyant la folie du confinement alors qu’elles recevaient des sachets poubelles pour se protéger n remerciement. On est tous d’accord qu’on va vers un mur, mais personne n’a la solution pour arrêter le train qui va se fracasser.

Alors on se disperse dans la ville, les uns à la terrasse pleine du Rapp, les autres plus loin dans la ville (dernières terrasses avant le passeport technototalitaire ?) un samedi est passé où on a sauvé sa dignité en proclamant son refus de l’inacceptable. C’est maigre. Que pouvait-on faire de plus ?

Extraits vidéos des prises de paroles

  1. Mais pour sa non-applicabilité, pas pour le principe moral – et donc quand le système totalitaire sera au point via la 5G et les smartphones, voire les puces, c’est bon, M. le député ?
  2. Le pouvoir est dans les mains du Conseil de Défense, pendant un état d’urgence qui n’en finit pas de durer, et le groupe LREM/Modem – ces idiots-potiches de la Macronie – peuvent à eux seuls décider du vote, les Républicains sont là pour la caution démocratique, des idiots utiles en somme, qui cachent bien à la vue de tous que nous sommes en dictature ; même en Chine, il y a neuf petits partis d’opposition….
  3. Il pourra dire aux électeurs colmariens du parti nazitaire qu’il était en infiltré, pour surveiller la foule des haineux terroristes !
  4. Il faut pourtant bien comprendre que dans un totalitarisme se plier docilement à la règle, ne veut pas dire s’en sortir indemne puisque la règle changera dans quelques mois, demandant une nouvelle soumission ostentatoire ou une condamnation, voire une condamnation rétrospective pour avoir suivi l’avant-dernière règle à la lettre sans avoir compris le bon moment où il fallait changer de comportement pour adopter la nouvelle, même si cette dernière contredit l’autre. Quiconque croit que suivre les ordres dans un régime totalitaire suffit à s’en sortir se trompe comme un débutant, comme si l’Histoire du XXe siècle ne nous apprenait pas par mille exemple l’inverse…

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